L’ombre d’un sourire glisse sur mes doigts
Je me suis demandée ce que tu faisais là ?
- J’erre, m’as-tu répondu, à moi, pauvre hère,
Et ta faucille en jachère…
Que peux-tu faire de ces maux-là ?
- J’exhorte, je sabote, je tournoie – et tu as ri.
Je n’ai jamais aimé ces choses-là.
J’ai dansé sur une tombe
Mon enfance s’est déchirée sous mes yeux
Mes dents se sont affolées
J’ai perdu ce que j’avais à dire
Et j’ai tout enterré
Ma conscience est désormais recouverte de rance
Je sens mourir en moi tous ces sentiments dépassés
L’ombre de ton sourire métallique a frôlé ma panse
Mon coeur s’est effondré
J’ai vu un froid me chatouiller
J’ai cru que tu voulais me rendre mes espérances
J’ai voulu t’enlacer, je n’ai rencontré que du vide
Je ne suis rien, tu n’es plus
Nous n’avons jamais été
La vie ne m’a jamais semblé aussi stupide
Je tombe toujours plus bas
Je crie sans écho
Il se pourrait que je me noie
Tu me tends ta serpe en acier
A m’en couper les doigts
Je m’y accroche
J’y mordrais à pleines dents si je pouvais
Mais ma bouche éhontée gargouille de supplices effrontés
Ne sais-je sourire